L’exposition s’est préparée de janvier à juin 2024 puis s’est déroulée les 19 et 20 juin 2024
FÉMININ—MASCULIN
Notre exposition Messages à ciel ouvert 2024 a interrogé l’égalité Femmes / Hommes, plus spécifiquement, nous avons exploré l’histoire de l’émancipation des femmes et amorcé des interrogations sur le Féminin et le masculin dans notre société (ces réflexions avaient été initiées en 2023 avec le sujet de la violence et les rixes). Nous avons collaboré avec les partenaires locaux, l’OPEJ, le PRIJ, Mixages, Reconnectus, les établissements scolaires, le collège Paul Eluard et l’école élémentaire Romain Rolland en hors temps et en temps scolaire, le centre social plein midi, sans oublier l’aide du service technique de la Mairie de Garges.
Double face est composée de son équipe de volontaires en service civique, artistes, médiatrices, bricoleuses et animatrices, Mélanie Fernandez, Estelle Mendes, Milanto Ramaroson et Margot Rosat, toutes très impliquées dans nos projets avec nos étudiants stagiaires, Firdaous Bourbah, Steeven Ly et Lilas Ziesel, ainsi Qu’isabelle Veillon (OPEJ) qui nous a beaucoup accompagné durant tout le processus du projet.
Les apprentis-médiateurs formés pour l’occasion s’un stage avec le PRIJ et l’OPEJ avec Mohamed, Soudais, Anthony et Mamadou ont accompli leur mission avec brio. Sans oublier nos trois stagiaires de seconde, Barbara, Élio et Samy qui nous ont bien aidés.
Les jeunes bénévoles encadrés par l’équipe de l’opej pour nous aider en particulier sur la préparation du vernissage.
Les artistes-intervenants, Lolita Bourdet et Fakele, photographes, Émilie Desjardins, réalisatrice, Elisa Carré illustratrice (T’as-vu productions), Billy et Héléne, artistes sérigraphes (Collectif La Rage, du 6B).
Le tout orchestré par Virginie Loisel, directrice artistique/ Double Face.
26 ans, turque, célibataire
J’ai été exposée à la violence depuis mon enfance, parfois physiquement, parfois psychologiquement. Je me sens très faible et sans valeur. Malgré ma motivation à vivre, je vois arriver des choses que je ne peux pas prévenir. Je ne peux m’empêcher de penser qu’on m’a volé ma vie. Parfois, je m’en veux d’avoir laissé ces choses se produire. Cela fait un mois que je suis réfugiée, survivante. Je veux commencer une nouvelle vie. Je ne sais pas si j’en suis capable. Mais malgré tout, je commence à me sentir à nouveau forte ici.
64 ans, Polonaise, mariée, trois enfants
J’ai arrêté la pilule contraceptive et j’ai utilisé des préservatifs. Malheureusement, les préservatifs n’ont pas fonctionné. Quand je suis tombée enceinte, j’ai été malheureuse et désespérée. Je suis sûre que je devais avorter parce que je ne voulais ni ne pouvais avoir un autre enfant. J’ai décidé d’avorter, ce qui était illégal. Des amis m’ont aidée à trouver l’argent nécessaire. Il s’agissait d’environ 500 dollars. Je pense que j’avais le droit de prendre cette décision.
32, Russe, mariée, un enfant
J’étais une personne joyeuse. Jeune fille, je vivais à Moscou et ma passion était la danse.
Lors d’une tournée avec ma compagnie de danse à Rome, j’ai rencontré mon futur mari et le père de mon enfant. Au début, j’étais heureuse ; il était généreux, doux, jusqu’à ce que nous nous marrions. Puis il est devenu jaloux, possessif et enfin violent. J’ai tout abandonné pour ne pas me battre avec lui. Je n’existais que pour ma famille. J’ai appris à coudre, j’ai travaillé comme couturière. Je restais toujours à la maison, mais cela ne suffisait pas à rendre sa jalousie supportable. Entre-temps, j’étais tombée enceinte et j’avais accouché, espérant pouvoir un jour reprendre la danse. J’ai trouvé un emploi de professeur de danse dans une école. J’ai eu beaucoup de mal à divorcer et à séparer mon fils de son père. Je voudrais laisser derrière moi tout ce qui est négatif et repartir à zéro en tant que personne qui vient d’arriver en Italie.